La Crise Mondiale de l’Eau : Une Menace Croissante pour la Planète

L’eau est une ressource vitale qui joue un rôle essentiel dans la vie sur Terre. Cependant, une crise mondiale de l’eau se profile à l’horizon, mettant en péril la sécurité alimentaire, la santé publique, l’énergie et l’environnement. Cette crise résulte d’une combinaison de facteurs tels que la croissance démographique, le changement climatique, la pollution de l’eau et la gestion inadéquate des ressources hydriques. Dans cet article, nous explorons les causes et les conséquences de la crise actuelle de l’eau, ainsi que les mesures nécessaires pour la combattre.

Les causes de cette crise :

  1. Croissance démographique : La population mondiale ne cesse d’augmenter, ce qui entraîne une demande croissante en eau pour l’irrigation agricole, l’approvisionnement en eau potable et l’industrie. Cette pression croissante sur les ressources hydriques conduit à leur surexploitation.
  2. Changement climatique : Le changement climatique perturbe les cycles d’évaporation-précipitation, provoquant des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations. Ces événements compliquent l’accès à l’eau potable et perturbe la disponibilité de l’eau pour l’agriculture.
  3. Pollution de l’eau : La pollution de l’eau, qu’elle soit due aux produits chimiques industriels, aux déchets agricoles ou aux déchets plastiques, détériore la qualité de l’eau, rendant certaines sources inutilisables pour la consommation humaine ou l’irrigation.
  4. Mauvaise gestion des ressources hydriques : La gestion inadéquate des ressources hydriques, y compris la surexploitation des nappes phréatiques, la construction de barrages sans considération des conséquences environnementales et l’absence de réglementation efficace, contribue à la crise de l’eau.
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Comprendre la pénurie d’eau, le stress hydrique et les risques liés à l’eau :

Source : Allianz Global Investors

Stress hydrique par pays (prévisions 2040) :

Source : World Resources Institute aqueduct water risk atlas

Les mesures nécessaires pour faire face à la crise de l’eau :

  1. Conservation de l’eau : Les individus, les entreprises et les gouvernements doivent prendre des mesures pour réduire leur consommation d’eau, notamment par l’adoption de technologies plus efficaces et la sensibilisation à l’utilisation responsable de l’eau.
  2. Investissement dans l’infrastructure hydrique : La modernisation des systèmes de distribution d’eau, la réparation des fuites et l’amélioration de l’efficacité des infrastructures hydriques existantes sont essentielles pour optimiser l’utilisation de l’eau.
  3. Gestion durable des ressources : il est impératif de mettre en œuvre une gestion durable des ressources hydriques, en protégeant les bassins versants, en favorisant la recharge des nappes phréatiques et en règlementant l’exploitation des ressources en eau.
  4. Adaptation au changement climatique : Les efforts pour atténuer le changement climatique doivent être accompagnés d’initiatives d’adaptation pour faire face aux phénomènes météorologiques extrêmes et aux modifications des régimes de prélèvement.
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Intégration des risques liés à l’eau dans les investissements :

Les investisseurs devraient, à nos yeux, prêter davantage attention à la matérialité des risques liés à l’eau, ainsi qu’aux opportunités en découlant, en 2023. On peut s’attendre à voir apparaître beaucoup plus d’informations et d’analyses à cet égard, de la part d’experts impact mais aussi de distributeur de produits financiers liés à cette thématique.

  1. Matérialité des risques liés à l’eau

Pour les investisseurs qui recherchent des univers sans contraintes, il sera crucial d’identifier les risques ESG importants liés à l’impact de l’eau sur les entreprises et les secteurs, notamment :

  • Consommation : l’utilisation et la gestion de l’eau font l’objet d’une surveillance de plus en plus stricte, plus particulièrement dans les régions à fort risque de sécheresse ou d’inondation. Les données en la matière sont à nuancer en fonction des facteurs d’intensité, de disponibilité et de fiabilité aux différents niveaux de la chaîne d’approvisionnement d’une entreprise.
  • Risques physiques : part des revenus et des bénéfices provenant de régions, ou d’actifs situés dans des régions, soumises à des risques de sécheresse ou d’inondations élevés ou très élevés.
  • Les controverses constituent toujours un indicateur, mais elles permettent surtout d’identifier les entreprises directement exposées à des problèmes en lien avec l’eau (par suite d’accidents de pollution au niveau local ou d’une utilisation abusive des ressources), sans refléter ceux liés à la dépendance vis-à-vis de l’eau à l’échelle globale de la chaîne de valeur.

Comme nous l’avons vu plus haut, les risques liés à l’eau revêtent différentes formes et nécessitent d’avoir une vision globale de la chaîne d’approvisionnement d’une entreprise, de l’implantation de ses activités et de la manière dont elle gère ces risques. En outre, les controverses liées à la pollution de l’eau reçoivent un écho de plus en plus large dans les médias, ce qui peut se traduire par une performance négative en termes de gestion des risques.

  1. Surveillance réglementaire

Les régulateurs européens ont mis en place en 2022 dans le cadre de la commercialisation de véhicules d’investissement des obligations de transparence sur la prise en compte ou non des risques de durabilité. La réglementation met en avant deux notions fondamentales liée aux méthodologies de prises en compte des facteurs de durabilité : les indicateurs des Principales Incidences Négatives (dites « PAI ») que l’activité financée peut engendrer ; et le principe d’absence de préjudice important (dit « DNSH ») de l’investissement sur 6 objectifs environnementaux bien définis.

Trois des 14 PAI sur les facteurs de durabilité se rapportent spécifiquement à des facteurs de biodiversité au sens large, l’un d’entre eux concerne la « consommation d’eau ». Outre celles imposées par l’UE, d’autres exigences en matière d’information et de transparence ne manqueront pas de faire jour, selon les spécificités propres à chaque pays, mais aussi sous l’impulsion des investisseurs, tandis que les entreprises seront soumises à des attentes croissantes en matière de gestion des risques et des opportunités.

 

  1. Investissement d’impact

Dans ce contexte, l’élaboration de nouvelles solutions technologiques et la transformation des modes de consommation adressant les différents défis liés à l’eau offrent de nombreuses opportunités financières et durables. Ces opportunités consistent notamment à :

  • Orienter les capitaux vers des projets alignés sur l’ODD 6 : Selon les estimations de l’UNESCO, 114 milliards USD devront être investis chaque année pour créer les infrastructures nécessaires à la fourniture de services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement dans les 140 pays à revenus faibles ou intermédiaires.
  • Promouvoir les solutions en faveur d’une utilisation rationnelle de l’eau : il s’agira non seulement de minimiser la consommation, mais aussi d’élaborer de nouveaux processus de production et produits nécessitant moins d’eau et permettant de lutter contre la pollution et de créer des infrastructures d’approvisionnement efficaces.
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Conclusion :

La crise mondiale de l’eau est une lourde menace pour nos sociétés. Afin d’éviter une catastrophe, il est impératif que la communauté mondiale agisse rapidement et de manière concertée pour préserver cette ressource vitale. La combinaison d’une utilisation responsable de l’eau, de mesures d’adaptation au changement climatique et d’une gestion efficace des ressources hydriques est essentielle pour garantir un avenir durable à l’humanité.

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